poésie

La poésie, genre littéraire libre permet de voir le monde autrement.

Je vous partage juste pour le plaisir ces deux poèmes:

Aujourd’hui
C’est tous les jours dimanche
Adieu les lundis
Adieu les vendredis
Les oiseaux sur les branches
Les enfants ont carte blanche
Le temps est parti
Aujourd’hui
C’est tous les jours dimanche
Nous n’irons plus travailler
Nous n’irons plus pleurer
Adieu les mardis
Adieu les jeudis
Vive l’ennui
Et la poésie.          David DUMORTIER

UN ESPOIR VIRULENT

J’ai attrapé la poésie.
Je crois que j’ai serré la main
à une phrase qui s’éloignait déjà
ou à une inconnue qui avait une étoile dans la poche.
J’ai dû embrasser les lèvres d’un hasard
qui ne s’était jamais retourné vers moi.

J’ai attrapé la poésie, cet espoir virulent.

Voilà un moment que ce clair symptôme de jeter
les instants devant soi était devenu une chanson.
Ne plus être confiné dans une parole apprise,
s’emparer du mot libre, exister, résister,
et prendre garde à ceux qui parlent d’un pays mort
alors que ce pays en ce moment nous regarde.

A présent, on m’interroge, c’était écrit :
« Votre langue maternelle ? »  Le souffle.
« Votre permis de séjour ? »  La parole.
« Vous avez chopé ça où ? »  Derrière votre miroir.
« C’est quoi alors votre dessein, étranger ? »

Que les mots soient au monde,
même quand le monde se tait.

J’ai attrapé la poésie.
Avec, sous les doigts, une légère fièvre,
je crève d’envie de vous la refiler,
comme ça, du bout des lèvres.  Carl Norac